Chapter 1 - Elle croit qu'il croit

GAMBARE SHIKAMARU




Ch. 1 : Elle croit qu'il croit



Ils étaient mariés depuis quelques mois maintenant et bien qu'elle l'aime de chaque fibre de son être, elle ne pouvait rien changer au fait qu'elle se sentait mal-aimée.

Shikamaru ne la traitait pas différemment maintenant par rapport à la période d'avant leur mariage. Bien que cela semblait être une bonne nouvelle pour la plupart des gens, ces gens qui ont vécu une période de poursuite passionnée de leur amant mais dont cette passion diminua avec le mariage, c'était l'opposé avec Ino. Shikamaru n'avait jamais eu le tracas de se montrer romantique avec elle. Ils n'étaient jamais vraiment sortis l'un avec l'autre puisqu'ils étaient presque toujours ensemble de toutes façons, lui étant son équipier et son seul véritable ami autre que Chôji.


Elle avait espéré que le mariage dévoilerait le Roméo en lui, mais Shikamaru restait Shikamaru. Il agissait toujours comme le râleur paresseux qu'il était et la traitait la plupart du temps avec une indifférence tranquille, ponctuée de brèves périodes émotives.

Comment un homme qui avait toujours semblé être en hibernation avait pu quand même devenir juunin ? Elle décida que son statut de juunin avait dû lui être accrédité par les violents encouragements d'elle même et de sa belle-mère.



Ino supposa qu'elle devrait être heureuse, après tout, qu'il se soit décidé à lui demander. Elle avait été et était toujours surprise qu'il lui ai demandé de lui même. Ino avait toujours cru que Shikamaru ne voudrait pas se marier, à moins que bien-sûr, que quelque fille autoritaire lui ai assez hurlé dessus pour le faire changer d'avis.

Alors pourquoi poserait-il la question sans aucune insistance de sa part ?

Ino se sentit un peu anxieuse quand elle imagina les raisons possibles de sa demande en mariage. Shikamaru était un type calculateur avec un esprit alerte en dépit de ses manières lentes.

Elle se demanda si il lui avait demandé parce qu'en tant que fils unique, il était obligé de perpétuer le clan Nara de sorte que les cerfs de Konoha soient élevés pour une autre génération. Il l'avait peut-être choisie entre toutes les kunoichi par un simple fait de convenance. A part Chôji, Ino était sa seule amie proche. Elle était et restait sa seule amie fille, bien que récemment promue au rang d'épouse. Ino comprenait aussi sa personnalité puisqu'ils avaient été ensemble depuis leur plus tendre enfance. Il pouvait avoir pensé que le long processus pour familiariser une autre fille à ses caprices aurait été trop ennuyeux.


Shikamaru savait que bien qu'elle lui hurlait dessus constemment, elle tolérait généralement ses manières. En outre, les chances qu'elle accepte de l'épouser étaient sensiblement plus grandes qu'avec n'importe quelle autre femme de ce village et Shikamaru était trop fainéant pour faire quelque chose d'aussi « troublesome » [≈ Relou ] que de se chercher une femme hors de Konoha no Kuni.

Ino s'inquiétait parfois de savoir si Shikamaru avait simplement pesé le pour et le contre dans son esprit brillant et avait franchement décidé qu'elle était la voie la plus facile.



La proposition en mariage de Shikamaru avait excité son art de l'autoportrait romantique intérieur. Comme la plupart des gens, de temps en temps elle s'imaginait de belles fantaisies romantiques secrètes. Ce n'était pas qu'elle voulait que Shikamaru la conduise sur son blanc destrier vêtu d'une armure ou qu'elle attendait de lui qu'il l'entraîne dans un paradis de l'intrigue érotique, mais elle pensait qu'il aurait pu s'appliquer un peu plus.


Sa demande avait eu lieu un jour comme les autres. Elle, Chôji et Shikamaru étaient sur le chemin de la place principale quand Sasuke, poursuivi par une lascive Sakura, arriva. Juste pour emmerder Sakura et pour avoir sa revanche sur elle pour avoir laissé tomber leur amitié pour un mec qui ne la voulait pas, Ino décida d'ennuyer Sasuke aussi.



Juste au moment où Ino était sur le point de l'assaillir, son corps se pétrifia soudainement et se retourna, loin de Sasuke. Ino était en cage dans son propre corps et ses jambes commencèrent à bouger contre son gré.

Elle avait essayé de résister durant tout le trajet, luttant contre ses propres muscles alors que ses jambes l'emmenaient dans une sombre ruelle. Juste avant qu'elle ne commence vraiment à paniquer, elle vit Shikamaru du coin de l'œil, marchant en même temps qu'elle juste derrière elle, à sa gauche. C'est alors qu'elle réalisa que pour la première fois, Shikamaru avait utilisé son jutsu sur elle.



Son corps avait peut-être été lié par son jutsu mais elle était tellement en colère à ce moment que ses paupières n'arrêtaient pas de cligner et ses yeux étaient remplis de promesses de douleur à l'égard de Shikamaru. Après qu'ils aient marché comme ça le long de la ruelle, il se tourna et elle se tourna en même temps afin qu'ils soient face à face.

C'est là qu'il l'avait libérée de son Kagemane et l'avait doucement poussée contre un mur. La seule chose qu'il lui dit fut :

«  Tss… C'est tellement mendusoke [≈ chiant, relou ]… Ino, je tiens vraiment, vraiment à toi. Voudrais-tu te joindre à la famille Nara ? »



Ce n'était pas ce dont elle avait rêvé dans sa jeunesse, mais, elle s'était trouvée l'esprit embrumé à la regarder. Ino ne comprenait toujours pas exactement pourquoi elle avait accepté de l'épouser à ce moment car c'était avant qu'elle aie réalisé à quel point elle était amoureuse de lui.

Peut-être était-ce le rouge sur ses joues, ou la manière dont il avait lutté pour garder son expression grincheuse, ou comment il ne pouvait éviter de la regarder dans les yeux malgré son effort de ne pas le faire. Quoi qu'il en soit, elle avait dit oui.


Maintenant qu'elle y avait vraiment pensé, peut-être qu'elle était trop dure avec Shikamaru. Il n'était pas complètement impassible et platonique. Elle se souvenait que lors de leur première nuit de noces, il lui avait demandé tant de fois si elle était réellement prête qu'elle avait pensé qu'il ne voulait pas être physiquement intime avec elle. Tandis qu'il causait de quelque chose au sujet de la façon dont les coutumes sociales ne devraient pas contraindre les femmes à faire l'amour avant qu'elles ne soient prêtes une nuit qui était censée être significative, Ino s'était déjà tortillée dans le lit. C'était quand il eut cessé de parler et qu'il vint aussi dans le lit, en rougissant.



Il l'avait embrassée. Elle l'avait embrassé. Puis ils s'étaient embrassés. Avec chaque baiser, Shikamaru laissait entrevoir une part de son inhibition. Avant qu'elle ne s'en rendit compte, Shikamaru était sur elle, fermement, avec un sens de l'urgence qu'elle n'aurait pas cru de lui. Et quoique c'eut été leur première fois, la maladresse s'était fanée tandis que la nuit progressait.



Ino se rendit compte qu'elle rougissait en repensant aux caresses de Shikamaru, à l'amour chaud de cette nuit-là, et se servit rapidement un verre d'eau fraîche.

«  Iyada… » [ = ???]

Elle couvrit son visage, embarrassée, bien qu'elle soit seule dans la cuisine. Son corps se réchauffait au souvenir de la sensation de Shikamaru en elle. Soudain, il y eut un grincement de porte qui s'ouvre et se referme.



«  Tadaima. » grogna l'objet de son affection alors qu'il entrait dans la cuisine méticuleusement propre. Il tendit le bras pour saisir le verre d'eau qu'elle avait rempli mais s'arrêta à mi-chemin pour la regarder fixement.



«  Quoi ?!, demanda Ino, son embarras s'intensifiant. Elle savait que son visage était toujours cramoisi.
Un regard imperceptible avait glissé sur le visage de Shikamaru comme un masque.

- Je vais prendre un bain », dit-il d'un air déprimé.
Sa soif oubliée, il laissa le verre derrière lui et monta les escaliers.



Ino était laissée seule dans la cuisine dans un état de totale confusion avant qu'elle ne pense à regarder par terre et remarque la boue sur son sol étincelant. Apparemment, Shikamaru avait encore été trop paresseux pour enlever ses bottes.

«  Shikamaru ! Imbécile ! A *QUOI* bon Dieu cet homme pense-t-il ? »

Ino saisit en rouspétant quelques feuilles de sopalin.


Shikamaru massait ses épaules nues en vain. Ses muscles refusaient simplement de se détendre et son armature entière était encore tendue en mode mission. Il avait laissé l'eau chaude couler à flots mais la baignoire était seulement à demie remplie.

«  Mendusokeee… », soupira-t-il en signe de frustration.



Shikamaru commença à frotter les muscles de ses bras mais la douleur qu'il y ressentait n'avait pas diminué. Il ne pouvait rien y faire mais soupira encore. Si il n'avait pas mis de boue partout et fait travailler Ino, ce seraient ses mains qui masseraient son corps fatigué. Dans ces cas-là, seule Ino pouvait apporter du confort à sa chair endolorie. Être un juunin était un travail trop dur. Il aurait été parfaitement heureux d'être un ninja plat et de bas niveau pour le reste de sa vie. Damned, il ne serait même pas ninja si il avait un autre moyen de gagner sa vie.



Tant de temps avait passé depuis qu'il avait eu l'occasion de traîner et d'admirer les nuages, et en même temps, le ciel. Les jours où les nuages sont beaux, le ciel est habituel et d'un bleu apaisant. Bien que Shikamaru aimait les nuages, les regarder était en fait un code pour regarder le ciel. Il savait que le bleu clair du ciel un après-midi d'été était le bleu qui, dans le monde entier, ressemblait le plus au bleu des yeux d'Ino. Mais de toutes façons, ce n'était pas le moment de contempler ça. Son esprit était plus préoccupé par l'état d'Ino lorsqu'il était rentré à la maison.


Il se souvint de la manière dont son visage brillait d'un éclat attrayant et ses lèvres d'un rouge délicieux. Cette expression sur son visage déclencha quelque chose en lui car… N'était-ce pas comme ça qu'elle était quand ils avaient fait l'amour ? Shikamaru avait confiance en Ino. Il savait qu'elle n'était pas du genre à le tromper. En outre, il n'avait senti aucun chakra prolongé lorsqu'il était rentré dans la pièce. Cela ne voulait dire qu'une chose. Ino *pensait* à quelqu'un. Il avait réagit brusquement car Shikamaru savait que *ce quelqu'un* n'était probablement pas lui. Il comprenait qu'Ino avait droit à ses propres fantaisies même si elle était mariée avec lui mais il n'était pas un saint.

Logiquement, il savait qu'elle était sienne, son irrationnel côté mâle causait des émotions sombres et innommables dans son esprit.



Il bougea difficilement, ressentant chaque pli et chaque douleur de son corps, jusqu'à ce qu'il atteigne l'évier. 
Shikamaru se regarda dans le miroir, qui était au-dessus de cet évier et essuya la brume qui le rendait translucide avec son bras.

Cela laissa des sales traces d'huile et de crasse sur le miroir mais il ne s'en inquiéta pas.

Shikamaru posa ses mains sur le rebord de l'évier et se pencha en avant.

«  La jalousie est un vilain défaut… » pensa-t-il.


Il essaya de ne pas s'énerver à la pensée que quelqu'un d'autre pourrait avoir Ino mais même maintenant, son humeur était toujours détestable.
       Il n'avait jamais pensé à quelqu'un d'autre que Ino de cette façon. Avant qu'il ne s'intéresse aux filles, Ino était son amie, ennuyeuse, mais quand même une amie. Puis, lorsqu'il commença à remarquer ses courbes, sa dévotion était entièrement réservée à elle. 

Que faire si Ino pensait toujours à Sasuke. Que faire si elle était toujours amoureuse de ce crétin d'Uchiwa. Que faire si… Si elle ne l'avait épousé que parce qu'Uchiwa était ouvertement gay et amoureux de Naruto ? Peut-être qu'elle l'avait remplacé par Sasuke dans son esprit lorsqu'ils avait fait l'amour. Que faire si, dans l'esprit de Ino, c'était Sasuke qui était avec elle le soir de leurs noces, à sa place ? Que faire si… Que faire si… Pourquoi ses mains lui faisaient-elles mal ?



Shikamaru regarda en bas et vit ses mains blanches d'avoir agrippé

l'évier de la salle de bain trop fort. Des morceaux de celui-ci s'émiettèrent lorsque les trous sous ses mains s'élargirent.

«  Oups…, Son œil droit cligna. Peut-être que je pourrais le réparer avant qu'Ino ne s'en rende compte… »

Shikamaru enleva doucement ses mains de l'évier et donna un coup de pied dans sa veste juunin sur le sol pour le retirer de sous les morceaux de marbre de l'évier en ruine.

Il enleva son pantalon d'un air fatigué. A présent, la cuve du bain était remplie avec le niveau adéquat d'eau chaude et attirante. Il était sur le point d'y pénétrer quand il changea soudain d'avis. Peu importe à quel point il était fatigué là maintenant, Shikamaru décida qu'il aurait mieux fait de mettre ses vêtements dans le panier de linge sale. Réprimant un gémissement, il se pencha et attrapa son linge.
«  Je suis complètement mort. Donnez-moi quelques semaines de plus de cette histoire de mariage et je deviens mon père, pensa-t-il en grommelant. Oh bien » fit-il en terminant cette pensée avec un choc mental. Il avait pensé que Ino ne lui avait jamais fait aucun bien.

Shikamaru ouvrit la porte de la salle de bain et marcha tranquillement dans le hall, là où se trouvait le panier à linge, puisqu'il considérait que Ino était toujours au rez-de-chaussée. Et même si cela ne se produit que rarement, ce n'était pas impossible.

Il avait mal calculé.
Ino se tenait dans le couloir du hall, les yeux grand ouverts et le visage en feu. Shikamaru sentit son visage se réchauffer lentement. La preuve de sa gêne augmentait alors que le bas de sa nuque rougissait.
       Ino fit un honorable effort et fit mine de ne pas être affectée par sa nudité mais Shikamaru le savait mieux. Ni l'un ni l'autre n'avait eu assez d'expériences avec le sexe opposé avant qu'ils ne se marient. Ils n'avaient pas non plus eut assez de temps pour devenir pleinement habitués mutuellement à leurs corps.
Par conséquent, leur conscience d'une timidité maladive, lorsque l'un des deux était dans un état de vulnérabilité, la nudité, était inévitable avant qu'une longue période de vie commune dissolve quoi qu'ils redoutent encore.
Les yeux de Ino évitaient son corps et il parvint à résister au réflexe urgent de cacher sa nudité. Il jeta rapidement ses vêtements dans le panier et retourna dans la salle de bain, fermant doucement la porte derrière lui. Alors qu'il entrait dans le bain, Shikamaru crut entendre Ino rire nerveusement.
«  Tss… Les femmes… Mendusokeee…. »

Il glissa dans la cuve jusqu'à ce que même sa tête soit submergée sous l'eau.

«  De toutes les femmes dont on peut tomber amoureux, je suis tombée sur la plus « troublesome* »… » se plaignit Shikamaru, en pensées.
L'eau du bain fit des bulles lors de son soupir de défaite.



A SUIVRE…….

Traduction de l'anglais Laura Chiarelli 






* Mot à mot : Qui cause des troubles, des ennuis.

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